Publié le 23 novembre 2021
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Mis à jour le 23 novembre 2021
le 23 novembre 2021
Nathalie Mauffrey
À travers l’œuvre foisonnante et ludique d’une cinéaste, qui comprend photographies, albums, courts et longs métrages, de documentaire comme de fiction, pour le cinéma, la télévision, l’édition artisanale de DVD et les installations audiovisuelles, cet ouvrage détaille la « méthode Varda » que la cinéaste nomme cinécriture. Entre analyse textuelle et approche comparatiste dans la tradition de l’ut pictura poesis, ces analyses organisées en cinq maîtres mots – cinécrire, réfléchir, se réfléchir, rêver et bricoler – nous invitent à reconsidérer la nature du geste du cinéaste : comme une dialectique matérialiste de l’imaginaire héritée de Bachelard dans laquelle la mise en scène du couple, à la manière des paysages avec figures en peinture, constitue une allégorie de la création ; comme une poïéthique cinématographique, qui concilie le faire et le dire, l’approche sensible et spirituelle d’un monde dans lequel l’altérité, y compris artistique, est constitutive du soi ; comme l’écriture enfin d’un mouvement à rechercher dans la profondeur d’une image, sans cesse recyclée, dont le film reconstruit la quête au terme d’un bris-collage qui se scande en trois temps de prise, de reprise et de surprise.