Publié le 16 septembre 2025 Mis à jour le 16 septembre 2025
le 27 septembre 2025
Hors les campus
De 9h30 à 17h

Sous la direction de Claudia PALAZZOLO et de Guilherme HINZ

Les gestes dansés circulent, se transforment, s’installent ailleurs. Qu’il s’agisse du passage de gestes issus des danses de société vers la scène, de la diffusion des genres de danse dont les formes et les usages varient selon les lieux où ils sont pratiqués, du transfert de mêmes enchaînements d’une danse à l’autre, ou encore de la transmission transnationale des savoirs en danse, ces dynamiques impliquent à la fois inventivité et trahison. En résonance avec le thème du défilé de la Biennale, consacré cette édition aux « Danses recyclées », cette journée d’études interroge les multiples formes que peut prendre la mobilité des danses à travers des ancrages géographiques, historiques ou esthétiques différenciés. À partir d’études de cas portant sur le Japon, Cuba, la Mongolie, l’Espagne, le Chili, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Brésil, il s’agira d’examiner comment des œuvres, des pratiques, des gestes ou des systèmes de pensée se déplacent, se transforment et se rejouent à travers de nouveaux ancrages.
Dans les débats et l’historiographie, ces circulations sont perçues sous divers prismes : hommage, emprunt, transfert, procédés méta-chorégraphiques ou intertextuels (citation, allusion), mais aussi estimées sous les notions d’« appréciation » ou d’« appropriation culturelle ». L’approche culturelle, en dépassant une lecture strictement nationale de l’histoire de la danse, a permis de rendre visibles des dynamiques d’hybridation, des généalogies inattendues et des chocs culturels qui remettent en question l’idée d’une matrice culturelle stable ou exclusive.
En effet, les pratiques en danse tendent à s’élaborer dans un entrelacement d’influences, parfois explicites, parfois invisibilisées, qui interrogent les conditions de transmission, d’interprétation et de réappropriation des gestes. Le lien identitaire entre certaines danses et des groupes sociaux n’empêche pas leur ancrage dans des héritages pluriels, ni leur circulation vers d’autres milieux. Cela implique un investissement de gestes qui, à chaque fois, sont nourris par des motifs et des enjeux culturels, sociaux et politiques spécifiques à leur nouveau cadre. L’histoire du ballet, les gestes protestataires, les cadres pédagogiques ou encore les formes populaires deviennent, ainsi, des terrains privilégiés pour observer les dynamiques d’actualisation, de relecture critique ou d’incarnation politique.
Plusieurs questions traverseront les échanges : quels vecteurs rendent possibles ces mobilités ? Que se joue-t-il dans la reprise ou la réécriture d’un geste, d’une œuvre ou d’un  style ?Ces circulations participent-elles à la construction d’identités individuelles ou collectives ? Et comment penser les notions d’héritage, d’emprunt, ou d’appropriation, sans les réduire à des oppositions binaires entre original et copie, tradition et innovation, local et global ?
En mobilisant les apports des études en danse, de l’histoire, de l’anthropologie et des études culturelles, cette journée entend proposer une réflexion sur les manières dont les danses migrent, s’hybrident, s’ancrent ou se contestent dans les corps qui les portent.
 

Informations pratiques

Lieu(x)

Hors les campus

Hôtel-Dieu, 4 Grand Cloître du Grand Hôtel-Dieu, Lyon 2e