Publié le 10 mars 2024
–
Mis à jour le 10 mars 2024
le 13 mars 2024
Campus Berges du Rhône
De 10h à 12h
Conférence de Céline PARDO
Organisation : Laure Michel
Entre autres effets de l’écriture sur le langage, il y a la perte du son. La voix intérieure que l’on a l’impression d’entendre en lisant n’est pas un phénomène sonore. De même, les valeurs phonologiques d’un texte n’ont pas de lien nécessaire avec leur actualisation sonore effective ; si bien qu’étudier les phonèmes ou les « harmonies » d’un poème, par exemple, ne nous renseigne pas sur le son de celui-ci, variable selon ses interprétations, ses interprètes, selon l’ensemble des médiations qui le portent effectivement aux oreilles. Pour le dire autrement : lecture n’est pas audition.
Or certains écrivains ont cherché, en particulier au XXe siècle, à mettre du son dans l’écrit. Si l’écriture, travaillée par l’oralité, n’en reste pas moins insonore, comment faire pour que le mot devienne son sans perdre sa qualité de mot, c’est-à-dire sans sortir du système linguistique ? Que fait la lecture à voix haute à un texte ? Et l’enregistrement ?
Cette tension fondamentale entre son et écriture, génératrice de nombreuses expérimentations littéraires et artistiques tout au long du XXe siècle et jusqu’à nos jours, sera présentée à partir d’un corpus d’œuvres poétiques littéraires et radiophoniques.
Entre autres effets de l’écriture sur le langage, il y a la perte du son. La voix intérieure que l’on a l’impression d’entendre en lisant n’est pas un phénomène sonore. De même, les valeurs phonologiques d’un texte n’ont pas de lien nécessaire avec leur actualisation sonore effective ; si bien qu’étudier les phonèmes ou les « harmonies » d’un poème, par exemple, ne nous renseigne pas sur le son de celui-ci, variable selon ses interprétations, ses interprètes, selon l’ensemble des médiations qui le portent effectivement aux oreilles. Pour le dire autrement : lecture n’est pas audition.
Or certains écrivains ont cherché, en particulier au XXe siècle, à mettre du son dans l’écrit. Si l’écriture, travaillée par l’oralité, n’en reste pas moins insonore, comment faire pour que le mot devienne son sans perdre sa qualité de mot, c’est-à-dire sans sortir du système linguistique ? Que fait la lecture à voix haute à un texte ? Et l’enregistrement ?
Cette tension fondamentale entre son et écriture, génératrice de nombreuses expérimentations littéraires et artistiques tout au long du XXe siècle et jusqu’à nos jours, sera présentée à partir d’un corpus d’œuvres poétiques littéraires et radiophoniques.
Depuis sa thèse soutenue en 2012, Céline Pardo, membre associée du CELLF (Sorbonne Université), poursuit des recherches sur les rapports entre son et écriture littéraire, en particulier dans le domaine de la poésie. Elle a publié La Poésie hors du livre (1945-1965). Le poème à l’ère de la radio et du disque (2015), plusieurs ouvrages collectifs (Poésie et médias XX-XXIe siècle, 2012 ; Poésie sur les ondes, 2018 ; Archives sonores de poésie, 2020) ainsi qu’un grand nombre d’articles. Spécialiste des rapports entre littérature et radio, elle est responsable du Carnet Hypothèses « Radiophonies littéraires ». Elle a aussi contribué très activement à l’élaboration du site Archives sonores de poésie. |
Informations pratiques
Lieu(x)
Campus Berges du Rhône
BEL 211 (bâtiment Belenos)
18, quai Claude Bernard
69007 Lyon
18, quai Claude Bernard
69007 Lyon