Publié le 29 novembre 2022 Mis à jour le 29 novembre 2022
le 1 décembre 2022

Présentée et éditée par Delphine HAUTOIS


Paris, 1941 : « la température est gravement malade », ironise Jean Tardieu avec les termes imposés par la censure dans les cartes interzones. À Francis Ponge, exilé au sud de la ligne de démarcation, il raconte à mots couverts son quotidien fébrile, tiraillé entre poésie et ravitaillement.
Dans cette insolite correspondance, provoquée par le désordre de la guerre, émaillée d’allusions à décrypter, on peut lire le détail de leur travail poétique et leurs stratégies éditoriales, tout comme le désarroi affectif, les incertitudes professionnelles ou les privations matérielles. On peut aussi déchiffrer entre les lignes les positions politiques et tâcher de reconstituer ce qui est tu des activités clandestines.
Les deux poètes sont alors engagés dans des expérimentations décisives pour leur œuvre à venir, tandis que le paysage éditorial est bouleversé du nord au sud par l’occupation allemande. À travers leurs lettres, ce sont ainsi les réseaux parisiens et lyonnais de la littérature en guerre qui se donnent à voir.

Delphine HAUTOIS est maîtresse de conférences en littérature française, responsable du master Métiers du livre et de l’édition de l’université Lumière Lyon 2. Spécialiste de la poésie de Jean Tardieu, elle a contribué à l’édition de ses Œuvres dans la collection « Quarto ».

 

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