Séminaire «Du débordement en art» : Acte III

Axe de recherche "Intermédialité"
Coordination : Muriel Joubert - Frédéric Montégu

Communications de : Marylin Marignan, Salomé Coq, DJ Fluid Matter.

13h. Marylin Marignan (Chercheuse associée, Université Lumière Lyon 2, Passages Arts et littératures XX-XXI) : "Débordement de la séance cinématographique en France et aux États-Unis dans les années 1920 et 1930".
Dans les années 1920 et 1930, la séance cinématographique, composée traditionnellement de plusieurs films et de diverses attractions, inscrit d’emblée la salle de cinéma comme lieu de débordement et d’intermédialité. Revêtant un caractère unique d’une salle à une autre, la séance transgresse les normes et déstabilise les frontières du spectacle cinématographique, qu’elles soient spatiales, esthétiques, spectatorielles, institutionnelles, éthiques ou politiques. La séance déborde ainsi du cadre traditionnel de l’écran, glisse vers d’autres médiums et dépasse les pratiques en proposant une expérience singulière au spectateur.

14h. Salomé Coq (Doctorante, Université Sorbonne Nouvelle, Irméccen) : "Analyser une œuvre qui déborde : le cas du DJ set".
La pratique interprétative associée à la musique électronique de danse est le DJ set, défini comme flot continu de musique composé des unités que sont les morceaux. En d’autres termes, le DJ set est une œuvre composée d’autres œuvres, et en particulier du mélange de celles-ci : les morceaux, mêlés les uns aux autres pour assurer l’exigence de continuité, se métamorphosent alors mutuellement, et débordent littéralement les uns sur les autres au service du geste plus large porté par le DJ set. Dès lors, comment analyser une œuvre à même de transcender ses propres limites, lorsque la pratique de l’analyse musicale est fondée sur une conception fermée de l’œuvre ? Comment caractériser les dynamiques musicales d’un DJ set ? Nous tenterons d’apporter une réponse à ces questions en associant la théorie à la pratique musicale du DJing.

15h. Table ronde avec le DJ Fluid Matter (modération : Antoine Petit).
Après avoir fait ses armes chez SeekSickSound, Fluid Matter s’installe aux Pays-Bas en même temps qu’il entre dans une phase de production. En mai 2021, il lance avec Solma et natural limit son label Virtual Forest Records, un terrain de jeu pour toutes sortes de sons centrés sur le côté deep de la techno et de la bass music, au sens large. Pendant que son label invite les talents prometteurs de la scène hybride hexagonale, Fluid Matter sort un premier EP sur le label anglais Simply Deep, puis un deuxième EP solo en 2022 sur Virtual Forest.
Refuser de se cantonner à une ambiance fait partie de l’ADN sonore de Fluid Matter, et ses DJ sets reflètent ses inspirations multiples. Quand il construit un set, les pépites patiemment diggées se mêlent en un puzzle vivant propice à l’expérimentation sur les rythmiques complexes et les jeux de tension. Dans l’ensemble, ses mixes suivent une logique et direction claire tout en canalisant un large éventail de sons et de styles, pour un résultat à la fois captivant et irrésistible.