Soutenance de thèse Aisha BAZLAMIT

Ecole doctorale : Lettres, Langues, Linguistique, Arts

Sections CNU : 09 - Langue et littérature française

Equipe de recherche : Passages Arts & Littératures (XX-XXI)

Direction :
Mme. Sarah AL-MATARY, Maîtresse de conférences
M. Dominique CARLAT, Professeur des Universités

Membres du jury :
Sarah AL-MATARY, Maîtresse de conférences, Université Lumière Lyon 2, Co-directrice de thèse
Christine BARD, Professeure des universités, Université d’Angers, Examinatrice
Dominique CARLAT, Professeur des universités, Université Lumière Lyon 2, Directeur de thèse
Denis PERNOT, Professeur des universités, Université Paris 13, Président
Guillaume PINSON, Professeur des universités, Université Laval, Rapporteur
Christine PLANTÉ, Professeure émérite, Université Lumière Lyon 2, Examinatrice
Marie-Ève THÉRENTY, Professeure des universités, Université Paul Valéry Montpellier 3, Rapportrice

Résumé de la thèse :
Au tournant du XIXe siècle, se constitue en France un courant politique né de la rencontre de deux pensées de l’émancipation, le féminisme et le socialisme. Ce courant des femmes socialistes trouve dans l’imprimé périodique un support adapté à la formulation de son discours et de sa vision révolutionnaires, ainsi qu’un moyen efficace de communication avec le public féminin ouvrier. Des femmes de plume et de conviction – parmi lesquelles Aline Valette, Marie-Rose Astié de Valsayre, Élisabeth Renaud, Louise Saumoneau et Marianne Rauze – exploitent donc le potentiel du journal, qui connaît à l’époque un véritable âge d’or. Leur production journalistique, située en dehors des modèles légitimes de l’expression médiatique, sera vouée à un long oubli. Partant du décalage entre la place faite à ce courant dans l’histoire et celle, encore inexistante, qu’il occupe dans les études littéraires, notre étude se propose de mettre au jour un corpus médiatique inédit, porteur d’un discours de double émancipation des femmes et du peuple. Cet examen, qui vise à constituer en catégorie littéraire autonome un ensemble de journaux jamais dépouillés de façon systématique (L’Harmonie sociale, La Femme de l’avenir, La Femme socialiste, L’Équité), interroge la mise en discours de la pensée de la convergence des luttes, les représentations et les imaginaires que cette dernière a façonnés, les modes de conception et de gestion du journal, ainsi que les poétiques élaborées pour exprimer une parole éclectique et rebelle.

Mots clés : histoire culturelle et littéraire de la presse, périodiques féminins, journalisme engagé, convergence des luttes, intersectionnalité, littérature à thèse 

Abstract
A political movement arises around the turn of the nineteenth century in France, emanating from the encounter of two philosophies of emancipation, feminism and socialism. The group of socialist women behind this revolutionary project, among whom Aline Valette, Marie-Rose Astié de Valsayre, Élisabeth Renaud, Louise Saumoneau and Marianne Rauze, turn to the periodical genre, in search of a medium through which they can forge a prose of their own and share their aspirations with the female working class. Their journalistic production, situated outside the realm of legitimate expression, would soon after sink into oblivion. Noting the discrepancy between the place accorded to this movement in historical studies, and its complete oversight in literary research, our thesis sets out to unearth a collection of unexplored periodical publications that advocated for the double emancipation of women and of the working class. In order to combine dispersed journals (L’Harmonie sociale, La Femme de l’avenir, La Femme socialiste, and L’Équité) into a unified literary category, this study will address the discursive construction of the philosophy of joint struggles; the representations and images that stem from its vision; its modes of establishment and administration of the journalistic enterprise; as well as the poetics tailored to express its eclectic and subversive voice.

Key words : cultural and literary history of the press, female periodicals, activist journalism, joint struggles, intersectionality, literature of ideas