Publié le 11 septembre 2023 Mis à jour le 12 septembre 2023
le 23 septembre 2023
Hors les campus
de 9h30 à 17h30
Sous la direction de Claudia Palazzolo et Marie Quiblier.

La journée d’étude souhaite interroger l’articulation des notions d’engagement et de participation dans la création chorégraphique contemporaine. 
Danses en amateur, œuvres participatives, co-créations, projets de territoiretoire, les dénominations prolifèrent mettant en lumière une disposition particulière du secteur chorégraphique à inclure « des non-professionnel.le.s » dans la fabrique du spectacle. De l’amateur.rice au.à la spectateur.rice, en passant par le.la témoin, l’habitant.e, le.la non-danseur.euse, la participation convoque des manières de « faire ensemble » diverses et variées. 
Qu’il s’agisse de s’engager dans un processus de création au long cours ou de se prendre au jeu de la représentation le jour même, de contribuer dans l’ombre ou de s’exposer à la lumière des projecteurs, de reprendre une pièce historique ou de réaliser une forme inédite, l’engagement du.de la citoyen.ne lambda à l’œuvre est majoritairement vécu comme une expérience « hors du commun » valorisée comme telle. Jacques Rancière, dont le nom est sans cesse convoqué pour faire valoir le « partage du sensible » et la « redistribution des 
places » supposés, de manière presque naturelle, dans les démarches participatives propose pourtant un scénario plus complexe : 
 Nous n’avons pas à transformer les spectateurs en acteurs et les ignorants en savants. Nous avons à reconnaître le savoir à l’œuvre dans l’ignorant et l’activité propre aux spectateurs . [1]
Or, peu importe la pluralité des approches, la mise à contribution des publics s’accompagne dans la majorité des cas, d’un discours (porté autant par les artistes, les structures que les politiques publiques) qui tend à homogénéiser les intentions, à taire les contradictions, à lisser les irrégularités, sous couvert d’émancipation, de démocratisation et d’inclusion. 

Qu’est-ce qui se dit dans cet appel renouvelé à prendre une part active dans la création ? De quoi cette injonction à la participation dans le secteur chorégraphique
est-elle le signe ? Y a-t-il des invariants, des récurrences, des similarités dans ces pratiques chorégraphiques (malgré leur hétérogénéité) ? Dans ce cas, l’appétence de la danse contemporaine pour les formats participatifs serait-elle l’expression de quelque chose de « spécifiquement chorégraphique » relatif à la façon dont le médium engage ses publics ? Au croisement d’enjeux esthétiques et éthiques, la réflexion portée sur les œuvres, les projets et les pratiques proposent de considérer la danse contemporaine à la fois comme une chambre d’écho des questions qui agitent nos sociétés contemporaines, et comme un laboratoire d’expérimentation de réponses singulières, circonstanciées et fécondes.

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[1] Jacques Rancière, Le spectateur émancipé, La fabrique éditions, Paris, 2008 p.24

 

Informations pratiques

Lieu(x)

Hors les campus

Usines Fagor
65 rue Challemel-Lacour
69007 Lyon