Publié le 12 novembre 2024
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Mis à jour le 12 novembre 2024
le 2 décembre 2024
Site Rachais
De 14h à 18h
Entre toile et écran
Axe de recherche "Intermédialité"
Coordination : Muriel Joubert - Frédéric Montégu
Communications de : Irène Desvignes – artiste invitée, Nathalie Mauffrey et Philippe Roger.
Entretien entre Irène Desvignes (artiste) et Frédéric Montégu (professeur agrégé, Université Lumière Lyon 2, Passages Arts et Littératures XX-XXI)
Du cinéma à la peinture : transmutation de l’image à travers l’œuvre d’Irène Desvignes
Dans l’œuvre picturale d’Irène Desvignes, l’image capturée (issue du champ cinématographique) peut faire l’objet d’une appropriation. Le tableau exerce une métamorphose, une transmutation de l’image. Dès lors se crée un espace de jonction mais aussi de disjonction avec le cinéma. Les deux médiums restent distincts et se trouvent en même temps en interaction, la peinture débordant continuellement du côté de l’image filmique, par l’intermédiaire du « screenshot ». L’imaginaire de l’artiste recrée l’image qui devient, au fur et à mesure de l’effectuation du travail, poreuse, ouverte, voire surréelle.
Titulaire d’un diplôme en Arts Appliqués et du DNSEP – Art (École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon), Irène Desvignes développe son activité de peintre, parallèlement à son parcours d’enseignante en Arts Plastiques, tout d’abord en collège, puis en école supérieure d’Arts Appliqués. Elle complète son cursus à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne
avec une maîtrise en Arts Plastiques puis l’admissibilité au concours de l’agrégation d’Arts Plastiques. À mi-chemin entre figuration et abstraction, la peinture d’Irène Desvignes vient raconter l’évidence et la nécessité de l’imaginaire. Qu’il vienne bouleverser la vision d’un paysage ou transmuter des scènes de genre, par lui nous sont donnés un silence, une intensité, un espace qui s’ouvre. La couleur est une composante essentielle de ses œuvres.
Nathalie Mauffrey (chercheuse associée, Université Lumière Lyon 2, Passages Arts et Littératures XX-XXI)
Les personnages borderline dans l’œuvre d’Almodovar : de l’émotion à la figure
Comme le constate Claude Murcia dans Femmes au bord de la crise de nerfs (Mujeres al borde de un ataque de nervios, 1988), film dont l’ensemble des personnages est contaminé par le comportement borderline de Pepa, « les maladies mentales et leur contexte thérapeutique – psychologues, psychiatres, hôpitaux psychiatriques – abondent dans l’univers d’Almodóvar ». Ils sont le reflet des propres tourments du réalisateur qu’il met en scène dans son film autoportrait Douleur et gloire (Dolor y gloria, 2019) et qu’il ne parvient à surmonter qu’en tournant. Si l’émotion, étymologiquement « mouvement qui va hors de soi », est étudiée dans les études cinématographiques d’abord par rapport à celle que les images filmiques suscitent chez le spectateur, cette communication envisage d’en analyser à l’intérieur du film la puissance poétique.
Nathalie Mauffrey est docteure du Cérilac (Université Paris Cité), auteure de La Cinécriture d’Agnès Varda (2021), et chercheuse associée du laboratoire « Passages Arts et Littératures (XX-XXI) ». Ses travaux portent sur la pensée de la réalisation et les liens entre le cinéma et les autres arts, qu’elle analyse par le prisme du poétique dans des œuvres modernes et contemporaines. Elle vient de publier au printemps 2024 l’article « Les personnages fabulateurs dans l’œuvre de Pedro Almodóvar : une poétique du désir », pour le numéro 43 (« Fabuler ») de la revue internationale Intermédialités.
Philippe Roger (maître de conférence, Université Lumière Lyon 2, Passages Arts et Littératures XX-XXI)
Le mélodrame ou l’aventure du style, l’exemple de Metin Erksan
Après ses drames paysans La vengeance des serpents (1962) et surtout Un été sans eau, qui obtient en 1964 l’ours d’or au festival de Berlin, le cinéaste turc Metin Erksan se lance dans son projet le plus libre, le mélodrame Le temps d’aimer (1965). On verra en quoi ce film atypique sur l’amour excède et sublime tout à la fois le cadre attendu du genre mélodramatique, en explorant de multiples registres, du politique au métaphysique en passant par le poétique, et ce que ses écarts stylistiques affirmés apportent comme expérience de mise en scène et dévoilent comme horizon tout autant éthique qu’esthétique.
Philippe Roger est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Lumière Lyon 2. Il est l’auteur d’ouvrages d’analyse de films et réalise des films documentaires ainsi que des filmanalyses. A paru en 2019 un essai où il traite de la place des personnages de pianistes (L’Attrait du piano) ; il publiera prochainement un Attrait des larmes dans la même collection. Il a coordonné avec Michel Serceau le volume de CinémAction des « Archives du cinéma et de la télévision » et est à l’origine du colloque de Cerisy Jean Grémillon et les quatre Éléments, qu’il codirige avec Yann Calvet en 2013 et dont les actes sont parus aux Presses Universitaires du Septentrion.
Coordination : Muriel Joubert - Frédéric Montégu
Communications de : Irène Desvignes – artiste invitée, Nathalie Mauffrey et Philippe Roger.
Entretien entre Irène Desvignes (artiste) et Frédéric Montégu (professeur agrégé, Université Lumière Lyon 2, Passages Arts et Littératures XX-XXI)
Du cinéma à la peinture : transmutation de l’image à travers l’œuvre d’Irène Desvignes
Dans l’œuvre picturale d’Irène Desvignes, l’image capturée (issue du champ cinématographique) peut faire l’objet d’une appropriation. Le tableau exerce une métamorphose, une transmutation de l’image. Dès lors se crée un espace de jonction mais aussi de disjonction avec le cinéma. Les deux médiums restent distincts et se trouvent en même temps en interaction, la peinture débordant continuellement du côté de l’image filmique, par l’intermédiaire du « screenshot ». L’imaginaire de l’artiste recrée l’image qui devient, au fur et à mesure de l’effectuation du travail, poreuse, ouverte, voire surréelle.
Titulaire d’un diplôme en Arts Appliqués et du DNSEP – Art (École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon), Irène Desvignes développe son activité de peintre, parallèlement à son parcours d’enseignante en Arts Plastiques, tout d’abord en collège, puis en école supérieure d’Arts Appliqués. Elle complète son cursus à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne
avec une maîtrise en Arts Plastiques puis l’admissibilité au concours de l’agrégation d’Arts Plastiques. À mi-chemin entre figuration et abstraction, la peinture d’Irène Desvignes vient raconter l’évidence et la nécessité de l’imaginaire. Qu’il vienne bouleverser la vision d’un paysage ou transmuter des scènes de genre, par lui nous sont donnés un silence, une intensité, un espace qui s’ouvre. La couleur est une composante essentielle de ses œuvres.
Nathalie Mauffrey (chercheuse associée, Université Lumière Lyon 2, Passages Arts et Littératures XX-XXI)
Les personnages borderline dans l’œuvre d’Almodovar : de l’émotion à la figure
Comme le constate Claude Murcia dans Femmes au bord de la crise de nerfs (Mujeres al borde de un ataque de nervios, 1988), film dont l’ensemble des personnages est contaminé par le comportement borderline de Pepa, « les maladies mentales et leur contexte thérapeutique – psychologues, psychiatres, hôpitaux psychiatriques – abondent dans l’univers d’Almodóvar ». Ils sont le reflet des propres tourments du réalisateur qu’il met en scène dans son film autoportrait Douleur et gloire (Dolor y gloria, 2019) et qu’il ne parvient à surmonter qu’en tournant. Si l’émotion, étymologiquement « mouvement qui va hors de soi », est étudiée dans les études cinématographiques d’abord par rapport à celle que les images filmiques suscitent chez le spectateur, cette communication envisage d’en analyser à l’intérieur du film la puissance poétique.
Nathalie Mauffrey est docteure du Cérilac (Université Paris Cité), auteure de La Cinécriture d’Agnès Varda (2021), et chercheuse associée du laboratoire « Passages Arts et Littératures (XX-XXI) ». Ses travaux portent sur la pensée de la réalisation et les liens entre le cinéma et les autres arts, qu’elle analyse par le prisme du poétique dans des œuvres modernes et contemporaines. Elle vient de publier au printemps 2024 l’article « Les personnages fabulateurs dans l’œuvre de Pedro Almodóvar : une poétique du désir », pour le numéro 43 (« Fabuler ») de la revue internationale Intermédialités.
Philippe Roger (maître de conférence, Université Lumière Lyon 2, Passages Arts et Littératures XX-XXI)
Le mélodrame ou l’aventure du style, l’exemple de Metin Erksan
Après ses drames paysans La vengeance des serpents (1962) et surtout Un été sans eau, qui obtient en 1964 l’ours d’or au festival de Berlin, le cinéaste turc Metin Erksan se lance dans son projet le plus libre, le mélodrame Le temps d’aimer (1965). On verra en quoi ce film atypique sur l’amour excède et sublime tout à la fois le cadre attendu du genre mélodramatique, en explorant de multiples registres, du politique au métaphysique en passant par le poétique, et ce que ses écarts stylistiques affirmés apportent comme expérience de mise en scène et dévoilent comme horizon tout autant éthique qu’esthétique.
Philippe Roger est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Lumière Lyon 2. Il est l’auteur d’ouvrages d’analyse de films et réalise des films documentaires ainsi que des filmanalyses. A paru en 2019 un essai où il traite de la place des personnages de pianistes (L’Attrait du piano) ; il publiera prochainement un Attrait des larmes dans la même collection. Il a coordonné avec Michel Serceau le volume de CinémAction des « Archives du cinéma et de la télévision » et est à l’origine du colloque de Cerisy Jean Grémillon et les quatre Éléments, qu’il codirige avec Yann Calvet en 2013 et dont les actes sont parus aux Presses Universitaires du Septentrion.
Informations pratiques
Lieu(x)
Site Rachais
Salle M016 (département de musicologie)
3, rue Rachais
69003 Lyon
(Métro Garibaldi)
3, rue Rachais
69003 Lyon
(Métro Garibaldi)